JUILLET 1591.                              167
débordement de l'ire de Dieu, de laquelle nous estions bien dignes.
La riviere de Loire desborda aussi; et comme elle est impétueuse, ravagea tout ce qu'elle rencontra, en forme de torrent. Entse autres ravages elle emporta et mist bas les belles fortifications de M. Du Faur à Ber­ges, que ledit sieur gouverneur de la ville avoit comme immortalizé par une magnifique inscription qu'il avoit mise à la porte de la ville, faisant Dieu aucteur d'i­celles. Sur lequel subject M. Rappin s'estant voulu es-battre, composa des vers, par lesquels il dit qu'il est a croire que si Dieu en eust esl'aucteur, elles eussent esté de plus longue-durée.
Le mecredi dixieme dudit mois de juillet, la damoi­selle de La Plante fut décapitée en la place de Greve à Paris.
Le mecredi 17 juillet 1591, fut dit par arrest de la cour dc pariement de Paris, ce requerant et consentant le procureur general, que l'arrest donné à Chaalons (0, par gens qui prennent le nom de parlement, estoit nul; qu'il sera lacéré, l'audiance tenant, et bruslé sur Ia pierre de marbre au pied des grands degrés du Palais. Ge qui fust executé le lendemain, qui estoit le jeudi 18 juillet.
Le dimanche 21 dudit mois de juillet, les prédica­teurs de Paris déclamèrent tous unanimement contre l'arrest donné par ceux de Chaalons; louèrent et exal-
(-) L'arrest donné à Chaalons : lje parlement de Chalea* avoit rendu on arrest contre deux bulles de Grégoire xrr qui déclaroient le Roi ex­communié, relaps, déchu de ses droits au trône. Par ces bulles étoient également excommuniés tous ceux qui suivoient son parti, et qui n* .'auroient pas abandonné sous quinze jours.
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